Lumière dans le noir

Dominique  Aubier

La connaissance de l’Universel

Lumière dans le noir

Dominique Aubier a pris connaissance de la partie du dialogue qui s’arrête ici
et qu’elle a aussitôt qualifié de Bip,
ce qui l’obligeait à assumer le BOP.
Reprise de l’interview le 19 février 1999.

Suite de lnterwiew par Dominique Aubier

 

III – Lumière dans le noir

Dominique Aubier : Mon cher Paul Forlot, vous êtes mon premier lecteur à grande compétence scientifique. Le dialogue s’est instauré naturellement entre nous, sur partition d’amitié. Nous en avons l’un et l’autre éprouvé la force d’enrichissement. Vous avez été frappé par l’accroissement d’intelligibilité qui en ressortait ; et moi, j’ai pompé sur votre savoir avec une inaltérable soif d’apprendre et de vérifier. Avez-vous le sentiment d’avoir perdu quelque chose, à part le faux honneur d’être strictement un observateur ?

Paul Forlot : Avant de vous rencontrer et de découvrir la puissance du Système que vous appelez Alef, je ne savais pas que j’étais aveugle. Je voyais sans voir. En chaussant vos lunettes, je suis entré dans un état permanent d’éveil, me faisant découvrir la présence du Système dans toutes les observations que j’ai faites ou qui m’étaient apportées par mes confrères. C’est au titre de cette expérience que j’ai accepté de me prêter à cet interview. Mon attitude, en cela, se range nettement dans celle, générale, qui est en principe celle des scientifiques qui ne devrait jamais céder, et qui consiste à respecter avant tout et en toutes choses, la vérité. Eh bien, la vérité, c’est qu’il y a une possibilité épistémologique à exploiter dans le rapprochement Connaissance-sciences. Je supporte sans acrimonie ni faux amour-propre la marque hiérarchique. Cette résignation ne peut pas faire souffrir un esprit réellement attaché à découvrir la vérité. Je me soumets donc à l’esprit systémique du BOP qu’inaugure votre surgissement en face de moi. J’ai été frappé par la notion de Redoublement, qui est une constante biologique, s’imposant à tous les niveaux. J’ai pu constater, en observant les nombreux cas d’interprétation de cette règle, qu’en effet le BOP ne reproduit pas le Bip, même s’ils sont au service de la même logique matérielle. Si le BOP n’intervient pas, le Bip reste en attente, inutile ou inopérant : il ne se passe rien. Voilà qui m’avertit du péril qui m’attend.

Dominique Aubier : J’arrive en effet avec un tisonnier magique. J’appelle ainsi la vision métaphysique émanant de la Bible et du Sacré en général qui m’a été communiquée par Miguel de Cervantès au travers de Don Quichotte. Justement, c’est l’exégèse à laquelle je travaille en ce moment même qui a rendu votre visite magique et fantastiquement précieuse votre leçon sur la sérotonine. Vous avez terminé l’instance précédente sur une phrase qui m’a électrisée : « mais la méthionine nous inciterait à augurer beaucoup plus que cela. A concevoir une circulation, énergétique libéralisée en relation avec le pouvoir de parler ».

Paul Forlot : C’est évident. La mélatonine n’existe que chez les Vertébrés et elle commence à être produite en parfaite concomitance avec l’apparition du cerveau. Les Mollusques et les Insectes n’en ont pas. Seuls en bénéficient les Epineuriens. Le Règne Animal ne s’ouvre qu’en deux branches, celle des Hyponeuriens et celle des Epineuriens. Vous en parlez dans La Synthèse des Sciences. Il y a bien latéralisation évolutive. C’est droite et gauche, qu’on le veuille ou non. Il est extraordinairement significatif que, seuls, les Vertébrés aient la notion du temps et que cette perception s’opère en leurs organismes en élisant la voie droite. L’absence de symétrie est notable. Et c’est la même qui affecte la phellogène et l’imprégnation de la méthionine. L’analogie a de quoi troubler. Or, cette analogie prend sens si l’on connaît la nature corticale du motif unique. Vous la donnez dans votre livre La Face cachée du Cerveau. Moi, en tant qu’amateur de vérité, je suis effaré.

Dominique Aubier : En relation avec le pouvoir de parler, avez-vous dit. Par labilité spontanée ou par conviction ?

Paul Forlot : Si l’on accepte que la structure du cerveau humain comporte une aire du langage, il faut bien aussi admettre que le pouvoir de parler soit fonctionnellement essentiel. On ne peut pas éviter non plus de constater que la mélatonine n’est sécrétée qu’au niveau de la glande pinéale. Descartes l’appelait épiphyse et considérait qu’elle était le siège de l’âme. Excusez-moi du peu !

Dominique Aubier : Iriez-vous jusqu’à supposer que l’âme sécrète la mélatonine ?

Paul Forlot : Je savais bien que vous me mettriez en danger. Et vous m’incitez à penser qu’elle est bien noire, cette âme. Descartes ne s’en doutait guère…

Dominique Aubier : Noirceur d’âme pour noirceur d’âme, j’insiste. Un proverbe courant et bien français déclare que la nuit porte conseil. Comment le sommeil qui, selon vos dires, est une des traductions de la mélatonine peut-il influer sur les pensées ? J’entendais dernièrement Max Gallo dire à la télévision qu’il se réveillait tous les jours à l’aurore, sur le coup de quatre heures du matin, la tête pleine de mots. Il fallait qu’il se lève et qu’il aille vider son trop-plein

Paul Forlot : …coucher ses mots, en somme ! Il serait intéressant, puisque les moyens techniques actuels le permettent, de mesurer sur des écrivains volontaires, comment se traduit l’arrêt de la production de mélatonine en relation avec l’activité de l’aire du langage. Personne n’y a encore pensé. Je vais voir ça avec deux de mes amis capables d’effectuer ce type de mesures. Vous vous rendez compte, si l’on pouvait vérifier ce rapport ?

Dominique Aubier : Vous voyez ! La logique sacrée donne de bonnes idées !

Paul Forlot : Si l’expérience s’avérait positive, ce serait une révolution. La connaissance ferait une entrée fracassante dans la cité du savoir !

Dominique Aubier : Je vous le dis en confidence. Moi aussi, je suis réveillée en sursaut à l’aube.

Paul Forlot : Normal. Aube… Aubier… Le nom oblige.

Dominique Aubier : Voici comment cela se passe. Je travaille toute une journée sur le texte de Don Quichotte. Je me heurte à certaines énigmes. Je ne sais comment les penser. Je fais un break télévisé et il arrive souvent que la réponse apparaisse sur l’écran, de manière allusive, mais percutante pour moi. Je me couche sur cet effet et à quatre heures du matin, pas à cinq heures ni à six, un élastique lâche dans mon cerveau. Une sorte de discours parlé me raconte exactement en quoi consiste l’énigme qui m’a arrêtée. C’est le moment où je saute sur les dictionnaires hébreux pour voir si la réponse reçue correspond à ce qu’ils en disent. C’est collé ! Je n’ai qu’à me mettre au clavier. Est-ce la mélatonine qui a fait le travail ?

Paul Forlot : Ce n’est tout de même pas de l’encre Waterman…

Dominique Aubier : La thèse métaphysique suggère de croire à une énergie invisible qui déverse son contenu mnémotechnique dans le cerveau sur lequel elle est branchée. Les Hindous l’appellent le Karma. Est-ce que la mélatonine pourrait, entre autres fonctions, assurer la récupération de ces données et en faciliter la traduction mentale ? Dans cette hypothèse, nul doute, le temps serait porteur d’une information concrète qui aurait la possibilité de se rendre intelligible dans l’appareil cérébral, structure adaptée. Soupçonneriez-vous la méthionine, en sa vertu de donneuse du temps, d’être en quelque sorte le papier du télégramme que le temps dicte au rythme circadien ?

Paul Forlot : Le déclenchement de la logorrhée verbale ne vient pas de la méthionine mais correspond à l’arrêt de sa sécrétion. Premier point. Des études extrêmement récentes, effectuées par des chercheurs allemands, mettent en évidence la présence d’un peptide « téléguidé » dont la fonction est de programmer l’heure du réveil. Quand vous vous couchez en vous disant « il faut que je me lève à trois ou quatre heures », l’ordre est enregistré. Où ? Sans doute par la glande pinéale. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’à l’heure dite, le peptide est libéré et déclenche l’élévation immédiate de la sérotonine qui entraîne le réveil. Est-il besoin de le rappeler, la sérotonine est le précurseur biochimique de la mélatonine. Les deux hormones sont sécrétées par la glande pinéale.
Toutes deux ont la particularité d’être diffusées par la seule voie latérale de droite, dans la moelle épinière. Je ne l’ai pas vérifié expérimentalement. Mais la logique du Système de la Connaissance me fait penser que le peptide-réveilleur suit la même voie.

Dominique Aubier : La voie inconditionnelle, donc ! Celle qui correspond à la puissance de parler. On y revient. Et c’est grave. Car la Connaissance est toute de même la grande thèse du Verbe. Tout ce que vous décrivez comme appartenant au régime biochimique du cerveau chez le super-terminal des Vertébrés qu’est l’Homme, peut être pris comme grille générale de fonctionnement cosmique. En sorte que je serais habilitée, par votre savoir même, à considérer que le temps planétaire soit une sécrétion dictée dans l’invisible par la glande pinéale du Rosch Primordial. Je ne vous demande pas de me suivre dans cette exaltation que certains jugeront mystique. Mais avouez que l’analogie entre le cortex fondamental de la Création — puisque telle est la thèse sacrée — et nos cordialités fournit des idées vertigineuses. Remettons à plus tard de les éprouver sans mal au coeur. Je suis attachée, pour l’instant, à éclairer un seul problème : celui du temps. Transporte-t-il il, oui ou non, une information autre que celle qui rend sensible sa propre existence ?

Paul Forlot : Le temps n’est perceptible que par le rythme. Ces rythmes, eux, en tout cas chez l’Homme, sont mémorisés par la répétition des rythmes de production de la méthionine. Ce qui est intégré, ce sont les rythmes et c’est là où il faut faire intervenir le fait que toutes les cellules du corps sont impliquées. Toutes possèdent des récepteurs à la mélatonine. L’information descend par la corde neurale droite et se diffuse dans toutes les cellules par la voie sanguine.

Dominique Aubier : S’il y avait une information supplémentaire liée au temps, elle serait elle aussi propagée dans tout l’organisme.

Paul Forlot : Probable…

Dominique Aubier : L’évolution générale a honoré spécifiquement la Terre. On ne trouve aucune trace dans les autres planètes de ce processus qui a construit le Minéral, le Végétal, l’Animal et l’Humain. Des milliards d’années ont été occupés à remplir cet ouvrage. Pouvez-vous croire qu’un tel travail a pu s’effectuer au fil du temps par son seul pouvoir ?

Paul Forlot : Bien sûr, il y a forcément une information autre que le temps lui-même. Que serait la mesure du temps pour le temps s’il n’y avait pas, à côté de sa coulée, des faits concrets qui en racontent les effets ?
Des billards d’années, pour le temps, ce n’est pas plus qu’une seconde, s’il n’y a pas d’informations associées. La seule chose qui puisse mesurer le temps, c’est un cerveau, c’est le Verbe, c’est la traduction du Temps. C’est Imparable.

Dominique Aubier : Vous êtes arrivé il y a trois jours en m’apportant un numéro de La Recherche entièrement consacré à l’origine des formes. Vous désiriez me le faire connaître et vous aviez raison car je ne suis pas abonnée à cette revue. Mais pour ce qui est de faire défiler le formidable cortège des formes inventives qui se sont déployées sur la terre de la Paléontologie à nos jours, je dispose des trente-deux volumes du Traité de Zoologie de Pierre-Paul Grassé. Je reconnais que la vision journalistique offerte par ce numéro 305, daté de janvier 1998, a le grand avantage de condenser la dynamique évolutive et d’en explorer quelques aspects fort surprenants. Je songe, en particulier, à l’article consacré aux travaux du naturaliste d’Arcy Thompson.

Paul Forlot : Un pluridisciplinaire d’instinct, lui aussi. Il était naturaliste, historien des sciences, helléniste, mathématicien et physicien. C’est lui qui a découvert que la croissance maintient la forme ou la modifie. Il a su tenir compte du temps dans sa conception des transformations continues. D’ailleurs, il a étudié dans cette perspective les relations entre l’ontogenèse des espèces et les modifications évolutives apparues dans la lignée de leurs ancêtres. C’est de la phylogenèse à l’envers. Dieu sait si cela a choqué… Sa fille raconte qu’il était si convaincu de l’importance, pour lui, du nombre et de la périodicité, qu’il comptait les pétales des fleurs, les rides sur le sable, les plumes des ailes d’oiseau et les marches des clochers d’église. Ses camarades d’école l’ont surnommé Daphnie au lieu de d’Arcy, c’est-à-dire le « givré ». 

Dominique Aubier : Sont toujours jugés givrés, ceux qui entrent comme des renards dans les poulaillers des idées bien élevées. S’il n’y avait pas de temps à autre quelque rebelle assez courageux pour assumer son originalité, il n’y aurait pas, dans la culture, la dynamique progressive que l’on constate dans les espèces. Oserai-je m’affirmer comme l’insoumise du moment ? Ma pensée n’entre pas dans le moule de la conviction culturellement correcte, en la France d’aujourd’hui. La fréquentation assidue de Don Quichotte m’aura sans doute inoculé le virus fatal de l’insubordination. Mais je vais m’en prévaloir. Ne serait-ce pour vous offrir, sur le plateau de l’amitié, bien sûr, le critère qui répond aux questions que je vous ai traîtreusement posées. L’information qui accompagne le temps, j’en connais la formule. Je la tiens de Moïse, ne vous en déplaise. Une autorité, non ? C’est lui le premier qui a reçu, par le biais de son karma, le câble divin lui donnant la clé du triplet codant sur le temps. Je vais vous en soumettre la sémantique de manière à ce que nous imitions d’Arcy Thompson quand il prenait la phylogenèse à revers, allant du plus récent vers le plus ancien. Le codant en question s’exprime en hébreu. Il a toute l’allure d’un terminal de cycle d’acides aminés. A côté de la séquence, il y a, m’avez-vous dit, l’identification formelle du codant.

Paul Forlot : Dans le cas d’une protéine, la partie droite contient la définition générique de la chaîne, c’est-à-dire, à la fois un groupement acide et un autre acide, au sens chimique du terme. La partie gauche, une fois reconnue par son enzyme spécifique, assure la fonction de la protéine.

Dominique Aubier : Mettons que Moïse ait été l’enzyme spécifique ayant su lire le codon. Il a vu que tout sur terre dépendait de l’avancée dans le temps d’un certain triplet tout en or.

Paul Forlot : Ce sont toujours des triplets qui s’animent sur la branche d’ ADN…

Dominique Aubier : Venu de l’invisible, le triplet-trésor, Acher pour l’épeler-appeler par son nom, s’est glissé dans l’énergie du temps. Acher, c’est facile à lire en hébreu. C’est le pronom relatif « qui ». Fonction de relation déclarée. Mais c’est surtout le chromosome de l’évolution terrestre. On peut le lire à l’endroit comme à l’envers. A l’endroit, il est Acher à l’état pur, tel qu’il arrive de l’invisible, dont on ne doit jamais oublier qu’il est la partie systémique d’un Cortex Primordial, autrement dit son hémisphère doué de l’aire du langage. Pris en copie, par le Cosmos, Acher devient Rosch, la tête, le cortex, le modèle absolu. Mais lisons ces trois lettres comme si Dieu nous prêtait son télescope. Alef, sa première lettre, désigne le Système de vérité. Schin, sa lettre centrale, représente ce même Système déployé et éprouvé en ses composantes. Et Reisch, la finale, définit la structure associée. Le cortex. Si Moïse ne s’est pas trompé, quand sa méthionine en tant que donneur de temps, l’a incité à saisir un message, l’équation Acher donnerait la clé de tous les événements terrestres. Le Temps n’aurait eu d’autre hâte, depuis le commencement de son émission, que susciter toutes les formes de réalité nécessaires à la parfaite lecture du codon Acher. La protéine, c’est ce qui concrétise le message codé. Que peut-elle bien vouloir être, dans le cas de Acher ? Rien qui ne soit dans son triplet. Et c’est clair : le Système de vérité appelé Alef veut être connu dans l’intégralité de ses composantes et devenir intelligible grâce à la structure qu’il induit. Il faut donc s’attendre à ce que l’évolution terrestre se termine par un coup d’éclat culturel. Le Système de vérité va vouloir s’imposer à la conciergerie humaine. Il ne pourra le faire qu’en obéissant à ses propres principes : l’union de la droite et de la gauche étant sa règle présidente. D’où la nécessité absolue d’unir la Connaissance et la Science. Nous venons de donner dans ce vice d’unir immortellement les contraires. La méthode s’est avérée rentable mais ce n’est pas fini. La notion de puissance codante torsadée sur le fil du temps impose l’idée — Alef la donne — que le Système agit tout de suite. Immédiatement, il met en marche ses principes : gauche-droite, Bip Bop, cycle défini, mesuré d’avance sur la distance à couvrir. Autant de cycles qui vont former la chaîne rythmique dont d’Arcy Thompson a constaté la présence au sein de la Nature. Autant d’enroulements évolutifs qui vont déployer la formidable continuité des formes sur les commandes des matrices cycliques se succédant. Le but ? Former le cortex doué de parole afin qu’existe la conscience capable d’intégrer le Système de vérité et ses lois. Bien avant que l’informatique facilite la représentation de ce mouvement inventif, d’Arcy Thompson a retrouvé la déformation géométrique qui faisait qu’un dindon pouvait devenir un poisson-lune. La cause de cette déformation géométrique, il sera fascinant de la retrouver dans le dispositif structural des couches cycliques. Ainsi s’expliquera que la forme soit toujours au rendez-vous de l’information. Vous m’avez parlé de deux cas, où la perception humaine du temps marquait une sorte d’écart.

Paul Forlot : Oui, il y a le décalage horaire, que connaissent tous les voyageurs long courrier. Les astronautes, eux, n’ont plus d’entraîneur naturel, puisqu’ils tournent plus vite que la terre et sont toujours en pleine lumière. Leur corps a de la difficulté à produire de la méthionine. Aux USA, on administre aux uns comme aux autres une dose de méthionine, de manière à corriger l’écart. Cela s’appelle d’ailleurs un écart de phase. Les spéléologues, eux, lorsqu’ils sont trop longtemps dans le noir, n’arrêtent pas de sécréter de la mélatonine comme les animaux hibernants. C’est ce qui les rend tristes quand ils plongent trop longtemps dans les gouffres. La mélatonine agit sur le stress.

Dominique Aubier : A croire qu’il fait bon vivre au ras de terre et ne pas courir la prétentaine de tous côtés. La vérité, la Connaissance la proclame à l’aide d’un beau dicton : Ici et maintenant. Parce que c’est ici que le temps frappe et donne le télégramme du moment.

Paul Forlot : La sérotonine, c’est l’ici et maintenant. Quand son message arrive, la mélatonine est libérée immédiatement. Elle n’est stockée nulle part. C’est tout, tout de suite. Elle reste en selle du temps, comme vous disiez.

Dominique Aubier : Il serait amusant de rétablir son rôle dans l’échelle de l’évolution, non pas quand elle apparaît avec les Vertébrés, mais quand elle est un acteur invisible dans le devenir du Phylum lui-même.

Paul Forlot : Les modifications de structure deviendraient ainsi intelligibles. Les contraintes de construction seraient même connues telles qu’on les retrouve à tous les niveaux d’organisation, de la cellule jusqu’à l’organisme cérébré le plus fin.

Dominique Aubier : Savez-vous ce que cela suppose ?

Paul Forlot : Le renouveau considérable de la Recherche. La Systématique des Naturalistes devra être reconsidérée dans la perspective d’un BOP par rapport au Bip superbe qu’elle a déjà réalisé. Beau travail pour les générations à venir.

Dominique Aubier : A condition que la Rationalité actuelle accepte de marquer la pause. Il faut qu’elle s’arrête de foncer dans l’inconnu comme s’il n’y avait pas d’horloge cyclique pour elle. La seule façon de stopper son élan, c’est d’accepter le dialogue avec la Connaissance actualisée. Dans ce cadre conceptuel, pas d’humiliation et plus de dommages. Pas de critiques et plus de regrets. Pas de régression inepte mais au contraire le bel avenir. Non seulement pour les chercheurs mais pour les vivants que nous sommes, à ras de terre. Les êtres à cortex parlant seront enfin accordés au temps et au codon qui le chevauche. La Science unie à la Connaissance tiendrait enfin sa promesse de faire le bonheur de l’Humanité…

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P.S. Paul Forlot nous a malheureusement quittés il y a quelques années. Cet article rend hommage au grand scientifique initié qu’il a été, ouvert au dialogue avec la Connaissance au plus haut niveau.

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1 Commentaire

  1. courrier

    Encore un document de haute volée pour les découvreurs du travail de Dominique Aubier.
    Sauf erreur, Paul Forlot est né le 15 mai 1940 ( plus jeune que moi de… 10 jours. A Nantes ( et pas à Belon). Il a fait ses études à Orléans ( nous étions presque voisins) , au renommé lycée Pothier dans le bain Français-Latin-Grec ET Maths-Pysique, en très élitiste série A’, comme vous l’écrivez. Il est mort à 73 ans, à Antibes, le 2 juin 2013.
    Ce ne sont que des détails tant les infos sont riches et stimulantes.
    Mon regret est de n’avoir jamais eu la chance d’avoir un contact avec lui.

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