Dominique  Aubier

La Connaissance de l’Universel

Connaissez-vous Dominique Aubier ?

 

Portrait de l’auteure
par Jean-Pierre Laurent, journaliste

 

 Connaissez-vous Dominique Aubier ?

« Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitateur ».

Miguel de Cervantès, Don Quichotte

Dominique Aubier a commencé par écrire des romans qui forment ce qu’elle appelle ses « œuvres de jeunesse ». La maturité venant, sa plume est devenue philosophe avec « L’ œuvre de comprendre » et « L’œuvre d’expliquer ». Ce dernier volet comprend La Face cachée du Cerveau publié en 1992 chez Dervy, L’Ordre Cosmique et La Puissance de Voir, publiés respectivement en 1994 et 1995 par M.L.L. / Plate-Forme auteur éditeur.

Pour commencer l’exploration de la pensée de Dominique Aubier, dans ce premier article, nous allons partir à la découverte de La Face cachée du Cerveau. Ce titre évoque un phénomène astronomique bien connu : la rotation de la Terre et celle de son satellite naturel sont synchronisés de telle façon que la Lune présente toujours la même portion de sa surface à notre observation, l’autre face nous demeurant cachée. Elle l’est restée jusqu’au jour où, grâce aux progrès de la science et de la technologie, l’humanité est devenue capable d’expédier en orbite autour de la Lune des engins d’observation. De la même façon, l’organisation du cerveau humain nous est demeurée cachée jusqu’à ce que les progrès de l’observation neurologique nous en livrent la structure.

L’exposé de Dominique Aubier s’appuie de façon rigoureuse sur la connaissance cytoarchitectonique du cerveau, puisée aux meilleures sources parmi les auteurs qui font référence en ce domaine.

Dans quel but sollicite-t-elle le témoignage du savoir neurologique dans un livre consacré à la célébration de l’unité transcendante de toutes les traditions porteuses de la Connaissance Sacrée ? (qu’elle pointe chez Moïse Schem Tob de Léon auteur du Zohar, chez Ibn’Arabi et dans les ouvrages de Carlos Castenada, pour ne citer que les principaux.)

Disons-le tout net, son projet est d’une audace intellectuelle insurpassable puisqu’on ne saurait en concevoir de plus ambitieux. Elle entreprend, dans ce livre, de nous livrer une théorie unitaire qui, s’appuyant sur les deux piliers que constituent le savoir profane et la Connaissance Sacrée, explique de façon structurale l’intégralité du monde manifesté et la totalité de la puissance informationnelle en qui il s’origine. Inutile de chercher plus « occulturel » que cela, vous ne trouverez pas !

La place que l’auteure s’assigne dans l’histoire de la pensée n’est pas mince, et le fait qu’elle la soutienne s’étaie dans une prédestination, c’est celle de la clef de voûte qui surplombe et soude un édifice, lui assurant sa cohérence.

Ce faisant, elle répond à la demande de la partie la plus éclairée de la communauté scientifique qui souffre de ne plus pouvoir progresser au milieu des savoirs épars qu’elle a engendrés. A preuve, cette citation du physicien David Bohm, promoteur de la notion « d’ordre impliqué » : « au lieu de dériver le subtil comme une forme abstraite du tangible, nous dérivons le tangible comme une forme concrète du subtil. » Voilà qui réjouirait le divin Platon ! La biologie n’est pas en reste, puisque François Jacob déclare : « Nous avons besoin d’une théorie des systèmes organisés, qu’ils soient vivants ou non. » Et Jacques Attali n’oublie pas de venir mettre son grain de sel : « Une telle théorie est plus nécessaire que jamais. »

Alors puisqu’ils en ont tous rêvé, Dominique Aubier l’a fait.

Il s’agit là d’une affaire d’importance, et dans la mesure où il est question de cerveau, le lecteur doit accepter de mettre le sien à l’épreuve.

Il est évidemment impossible de restituer en quelques pages, sans schématiser, un ouvrage dont la richesse splendide en couvre près de six cents. Mais cet article ne vise pas à réaliser l’impossible, il ne tend qu’à vous donner envie de découvrir l’œuvre de Dominique Aubier, à votre propre compte et sans ménager vos synapses. Vos efforts seront récompensés !

Or donc, il appert du savoir neurologique récent que le cortex est formé de six couches au sein desquelles un surcroît d’observation permet de distinguer dix strates. Bien avant cela, une observation plus grossière avait permis d’identifier deux hémisphères dont la symétrie ne se révèle que par un effet de miroir. Symétrie trompeuse au demeurant, puisque le propre de l’homme, sa capacité de parler, se situe dans l’hémisphère gauche. Plus particulièrement dans la zone repérée par Broca au XIXe siècle. Cette distinction droite-gauche, cette asymétrie qui singularise l’espèce humaine apparaît comme un invariant structurel car on la retrouve au sein du monde physique. Il suffit pour s’en convaincre de tirer la leçon des expériences menées sur des particules corrélées. Au moment de leur séparation dans l’espace, elles respectent ce mode de répartition, à savoir : si l’une s’oriente vers l’est, l’autre se dirige vers l’ouest, manifestant ainsi, au niveau élémentaire, la permanence de cette distinction droite-gauche.

Là gît l’origine de la dualité qui constitue le grand motif structurant de l’univers dont l’auteur s’acharne à retrouver la trace dans tous les discours traditionnels, qu’ils soient mythiques, philosophiques ou religieux.

Dans la pensée taoïste, ce motif se décline sous forme de la complémentarité Yang-Yin. Au Yang correspondent la lumière, le jour, le pouvoir émissif, le Père, le Créateur; au Yin l’ombre, la nuit, l’état réceptif, la Mère, la Créature.

Pour toutes les traditions, la lumière est en relation avec la connaissance. Laquelle est bien évidemment liée chez l’homme à la capacité d’idéation qui s’incarne dans le langage.

« Au commencement était le Verbe … » C’est dans l’hémisphère droit (chez la personne vu de l’extérieur) que s’origine le Qui Sait d’où part l’impulsion fécondante en direction de l’hémisphère gauche dont l’activité va s’extérioriser dans le Qui Fait.

Ici, il faut distinguer le Verbe, le Logos, de la parole, réalité matérielle, onde sonore, trace écrite, relevant de la manifestation. Le Logos est à la parole ce que le Qui Sait est au Qui Fait, nous semble-t-il nécessaire de préciser pour maintenir la cohérence avec l’ensemble de la dialectique Droite-Gauche, Dedans-Dehors, Direct-Indirect, Occulte-Manifeste …

La citation du premier verset du Chapitre I de l’Evangile selon Saint Jean évoque le Geste créateur du principe tout entier condensé dans son intériorité et projetant vers le dehors la puissance informationnelle qui va donner naissance à la manifestation.

Ce Premier Echange Latéral, ce passage de la Droite à la Gauche, du Dedans vers le Dehors, de l’invisible vers le visible, de l’état céleste à l’état terrestre, du non localisé à l’existentialisation spatialisée, du Qui Sait au Qui Fait est un des éléments de la structure absolue dont la méditation nous ouvre les portes d’une compréhension totale.

Ce que Dominique Aubier énonce ainsi: « … lorsque l’Homme surgit, exhibant son cortex à six couches doué de parole, c’est qu’à l’origine même de la Terre et de l’Univers, une parole concrète énonçait en borme et due forme la formule corticale du motif unique… »

L’auteure établit donc le fonctionnement du cerveau et son architecture structurelle comme modèle de l’Univers. C’est ce qu’elle appelle le modèle Rosch, ce mot signifiant tête en hébreu. Dépassant les modèles mécanistes, elle nous invite à le concevoir non pas comme une machine extrêmement complexe de type newtonien, mais comme le déploiement d’une pensée. Parmi les scientifiques qu’elle invoque pour soutenir sa thèse, elle cite Rémy Chauvin : « La clé de l’évolution se trouve probablement dans l’homme… La manière dont notre cerveau agit sur notre corps est probablement en résumé la même que celle de la volonté évolutive agissant sur la matière inanimée. »

Remarquons au passage que le biologiste parle de volonté évolutive, tranchant ainsi avec le dogme darwinien. Remarquons aussi l’insistance que met cet auteur à présenter son assertion comme seulement probable, ce qui peut semer le doute dans l’esprit de celui qui la reçoit. Est-ce à dire qu’il n’exprime qu’une supposition sans fondement ?

L’utilisation du paradigme mis en évidence par Dominique Aubier permet de comprendre l’embarras et la prudence du savant. Il suffit de considérer que l’activité scientifique s’est assignée comme programme une exploration approfondie du monde manifesté, de la nature, en le fragmentant en un grand nombre de domaines particuliers. Il en résulte une spécialisation qui exclut toute perspective unitaire. Sa faiblesse actuelle résulte de cela même qui fit ses brillantes réalisations. Devenue myope par excès de focalisation, elle court après la multiplicité éclatée engendrée par un surinvestissement dans le côté Qui Fait du motif duel. Pour se rééquilibrer il lui faut marquer un stop et se ressourcer du côté Qui Sait, prendre conscience avec Ibn’Arabi que : « la réalité intelligible de la Connaissance ou celle de la vie reste la même. »

Rémy Chauvin sait la nécessité de ce retour à la réalité intelligible de la connaissance, mais il hésite à franchir le pas, à emprunter le Pont Cinvat, et pour cause … d’où ses « probablement ».

Dominique Aubier, kabbaliste émérite, virtuose de l’Echange Latéral, va danser ce passage dans une exaltation jubilatoire dont le lecteur sortira déniaisé, dégauchi … rectifié.

Il est temps maintenant de revenir au cœur du problème, là où tout se noue, en ce lieu crucial où le savoir le plus exotérique, à savoir l’analyse minutieuse de l’anatomie du cerveau, rencontre la connaissance la plus ésotérique en l’espèce de l’interprétation kabbalistique des premiers mots de la Genèse.

Elle nous offre rien de moins qu’une explication lumineuse d’un mot que des siècles de commentaires auraient pu rendre ronds comme des galets roulés par les flots, objets dépourvus de toute aspérité préhensile. Ce mot, elle en livre le sens occulte, ouvrant, de ce geste inspiré par la force du Premier Echange Latéral, une nouvelle ère à la pensée.

Ici, je ne peux que citer l’essentiel de deux pages de La Face cachée du Cerveau : « Béreschit, première parole de Genèse. Tous les grands maîtres de la Tradition en ont souligné l’importance… Béreschit est fondé sur la racine Rosch qui désigne la tête. Le recours à l’étymologie suffit à faire éclater l’illumination. Béreschit ne signifie pas seulement en principe et au commencement. Une lecture un tant soit peu hébraïsante impose l’idée que sur le plan de la tête, posé comme principe, l’univers a été créé. Le terme Béreschit s’applique au motif cosmogonique. Il en est le Secret même, ouvertement livré au premier mot de Genèse. Soucieux de faire apparaître ce sens, André Chouraqui, dans sa traduction de la Bible, n’a pas hésité à traduire Béreschit par « Entête ». Ainsi le double sens est-il sauvé : dans la tête et au commencement… Mais pour les kabbalistes, la lecture étymologique ne suffit pas. La véritable technique de déchiffrement du texte biblique s’appuie sur la lettre. C’est ce qu’on appelle la lecture scripturaire. Dans ce cas précis, elle consiste à compter le nombre de glyphes écrivant un mot. En hébreu, Béreschit comporte six lettres. Une autre technique de déchiffrement kabbalistique s’établit sur la présentation phonétique d’un mot. L’homophonie et l’approximation sonore sont considérées comme des éléments significatifs. Dans ce système d’analyse qui trouvera sa justification initiatique, Béreschit peut s’entendre Bara Chit, ce qui signifie : il créa six… La référence au chiffre six devient éloquente lorsqu’on sait, par ailleurs, que le cortex est structuré par six couches… Et l’on peut déduire de l’analogie chiffrée que, dans la tête humaine, ce qui est visé au titre de modèle représentant la structure fondamentale, c’est le cortex. »

Nous sommes ici au cœur de l’affaire dont il est question dans ce livre. Le lecteur qui n’entrerait pas dans l’intelligence de ce passage serait, à bon droit, justifié de s’exonérer d’en entendre les développements. Chacun a les lectures qu’il mérite, et une rencontre de ce genre n’est jamais fortuite. Pour ce qui nous concerne, nous voyons là une fulgurante intuition intellectuelle, l’érection d’une arborescence de la pensée qui se juge, comme tout arbre, à la qualité de ses fruits … « qui trouvera sa justification initiatique… »

Considérer l’homme comme un microcosme à l’image du Tout, c’est là le b.a-ba de tout impétrant à l’initiation, l’originalité de la démarche de l’auteure se situe en ce qu’elle choisit, avec d’abondantes raisons, de ne considérer comme image du Tout que ce qui en l’homme le fait tel : son cerveau latéralisé.

C’est donc à une visite guidée à l’intérieur de notre cerveau que nous convie Dominique Aubier. Chacune des six couches qui le composent est décrite avec force détails anatomiques et structuraux, étant entendu que la structure n’est que la trace matérielle d’une fonction.

La couche I est apparue la dernière au sein de la phylogenèse, ce qui est conforme à la place que tient l’homme au sommet d’icelle. Mais c’est elle qui est activée la première lors du développement individuel, puisqu’elle sert à l’apprentissage du langage. Ce qui ce conçoit aisément puisque l’homme se situe au sommet de l’arbre phylogénétique, et qu’avec lui l’évolution biologique s’est arrêtée de produire de nouvelles formes de vie pour engendrer une surévolution de caractère intellectuel et spirituel.

Durant ses premières années l’enfant apprend à nommer les choses. A de rares exceptions près, cette opération s’opère avec une grande facilité, nonobstant la prouesse que cela représente. Sans effort, il met en rapport le Dedans, le mot mémorisé et articulé avec le Dehors, la chose ; cet appariement entre le signifiant et le signifié correspond à un pur échange latéral. Cette phase du développement de tout être humain est l’écho, inversé dans le cas de l’enfant car la chose préexiste à son expérience, du premier jour de la Genèse quand Dieu dit: « Que la lumière soit ! » et que la lumière apparaît. Le mot et la chose ne font qu’un, comme les deux faces d’une médaille.

C’est là l’ébauche de la dualité qui ne s’établira vraiment qu’en couche II, avec l’apparition de la fonction symbolisante que l’enfant acquiert lorsqu’il se trouve dans la nécessité de faire apparaître un objet absent, expérimentant alors la contradiction entre le Dedans, la représentation qu’il se forme de l’objet manquant qu’il souhaite faire advenir et le Dehors, l’objet lui-même.
L’observation révèle qu’il n’y a pas de limite précise entre les couches II et III, ce qui correspond forcément à une unité entre les fonctions induites. La fonction symbolique, ce pouvoir de convoquer à l’être une chose en évoquant une de ses parties ou une situation à laquelle elle est enchaînée, en couche III, se développe en capacité d’anticipation en raison de la somme d’information qui s’y trouve stockée et énergétisée.

L’activation des trois premières couches forme un cycle d’apprentissage qui place le fonctionnement de la structure corticale dans une position comparable à celle d’un homme qui pose le bilan de la première moitié de son existence pour décider de l’orientation à donner à la seconde. Les trois suivantes constituent un processus de relance, un redoublement, le BOP de la maturité par rapport au Bip de l’enfance et de la jeunesse.

Ces considérations ne sont pas dépourvues d’applications concrètes. Ainsi Dominique Aubier met l’accent sur la nécessité de ne pas sauter, dans le cours de l’éducation, l’étape de la pensée symbolique, de ne pas sacrifier l’enseignement des humanités aux exigences de l’adaptation économique et technologique, sous peine de vouer ceux qui seraient issus d’un tel moule à une vie purement profane, sans possibilité d’accéder au mystère du sens.
Les rites, prescriptions exotériques tirées de la Connaissance sacrée, ont été institués afin que l’humanité, parvenue en couche V (nous verrons plus bas ce qui la caractérise), conserve la mémoire du patrimoine symbolique engrangé dans les trois premières couches. Ce qui implique que nos lointains ancêtres qui les entèrent dans les détails de la vie quotidienne, possédaient une parfaite connaissance du modèle unique qui structure le cortex et régit le cours de l’histoire humaine.

Relativement aux capacités anticipatrices de la couche III, l’auteure identifie le ressort de ce qui est souvent désigné comme de la « magie » : au niveau de la réalisation de nos possibilités individuelles, « l’astuce consiste à inventer une action symbolique contenant en intention le désir qui nous occupe. » Mais attention ! « Une rêverie étrangère à notre destin introduirait des aberrations. » Nous retrouvons ici le thème crowleyien de la vraie volonté, « true will ». Le lecteur trouvera dans l’interview de Paul Gregor une explication anecdotique et imagée de ce phénomène.

La couche IV récupère l’énergie et le matériel mnémonique du premier cycle afin d’en initier un second. Dans le cours de l’histoire judéo-chrétienne, elle correspond à la période de la Renaissance. C’est le moment où sont redécouverts, récapitulés, revivifiés les acquis du passé pour promouvoir une relance de la civilisation. Processus qui prépare le terrain à l’explosion de la couche V dont l’auteur affirme : « elle est le lieu de l’expansion, de l’épanouissement, de l’exploitation forcenée de tous les potentiels. »

C’est dans cette aventure que le génie industrieux de l’Europe a lancé le monde voici environ trois siècles, puisque la révolution industrielle date de la fin du XVIIe siècle.

En couche V se développe un savoir fondé sur l’étude réaliste de la nature, indépendamment de toute référence spirituelle ; ce qui va de pair avec une agressivité, incarnée par le matérialisme militant et le scientisme, des forces du Dehors qui nient tout droit à l’existence à celles du Dedans. C’est ce que l’auteure nomme le « grand écart », l’opposition radicale entre les deux pôles de la dualité, la Gauche qui fait, et la Droite qui Sait. Déjà, en son temps où le grand écart s’ébauchait à peine, Rabelais évoquait le péril qu’engendre une science déconnectée de la conscience.

Depuis quelques décennies, du sein de la communauté scientifique, des voix s’élèvent, non des moindres, pour réclamer un rapprochement. Sous les auspices de Dominique Aubier, La Face cachée du cerveau répond à cet appel.

Toutes les difficultés de notre époque, que je stigmatisais dans l’éditorial du premier numéro d’Occulture en disant : « le monde moderne campe sur les ruines de ses ambitions », sont issues de la prolifération de savoirs irresponsables censés nous entraîner sur la voie d’une progression indéfiniment continuée. Conception profane du temps qui s’oppose à celle de l’initié qui sait que « toute histoire, qu’elle soit nationale, civilisatrice, planétaire ou individuelle s’inscrit dans la sphère d’une unité cyclique et enregistre l’arrêt de sa séquence. Cela ne signifie pas que l’aventure de vivre s’achève pour autant. A un cycle succède un autre cycle ».

Aujourd’hui nous nous trouvons, au niveau de la civilisation, en fin de couche V, mais, dans la mesure où « les idées ont souvent du retard sur le moteur structural », l’entrée en couche VI, nonobstant l’énorme effort de Dominique Aubier, risque de se faire attendre encore longtemps, nous laissant à la merci de toutes les catastrophes qu’un tel déséquilibre peut engendrer.

En cette étape de l’évolution humaine, qui ne sent en effet que s’impose la nécessité d’un moratoire ? On peut en discerner les prémices dans la décision concertée des puissances dominantes de mettre un terme à l’escalade de l’expérimentation nucléaire à des fins militaires.
En fin de couche V, plus précisément selon le modèle cortical en strate c, se repère l’obligation de marquer un arrêt analogue au phénomène de Stop qui signale l’épuisement d’une branche évolutive dans le règne animal.

Sauf à prendre le risque de transformer le « grand écart » en un démembrement létal, il faut mettre un terme à l’hypertrophie du côté Qui Fait, passer la bride à cette cavale avant qu’elle ne provoque la chute de son cavalier, en l’occurrence la présente humanité.

La Connaissance Sacrée et le modèle cortical parlent d’une même voix pour réclamer l’entrée de l’énergie en couche VI. « Le déplacement de l’énergie de gauche à droite constitue la stratégie fondamentale sur quoi s’organise l’ensemble des opérations dont la couche VI est le siège », affirme Dominique Aubier. A ce stade, il incombe au savoir profane de prendre conscience qu’il se trouve dans une impasse évolutive et d’accepter de reconnaître l’autorité de la Connaissance Sacrée dont le discours nous livre la signification de l’organisation structurelle de l’objet le plus complexe de l’univers, le cerveau humain.

L’irruption de l’énergie en couche VI sera véritablement révolutionnaire en ce qu’elle opérera la fin d’un cycle par le rapprochement des contraires, préparant la naissance d’un nouveau cycle à l’intérieur duquel les acquis du côté gauche ne seront pas répudiés mais transcendés.

Quelles perspectives s’ouvriront alors ?

Pour tenter de les appréhender, nous pouvons nous référer à une théorie des cycles traditionnelle que Dominique Aubier n’évoque pas. Selon cette cyclologie, nous nous trouvons actuellement à la fin du Kali Yuga, l’âge de Fer qui se caractérise, au fur et à mesure de son développement, par le règne de la quantité et un éloignement croissant du Principe divin. L’humanité s’enlise dans la matière, se réifie jusqu’à ce qu’une catastrophe mette un terme à cette évolution qui, au regard de l’Esprit, constitue la plus grande involution.

A l’issue de ce processus catastrophique – dont il est difficile de nier que nous y soyons profondément engagés – un retournement s’opère et s’ouvre un nouvel âge d’Or qui n’a rien à voir avec le veau du même métal ou les golden boys de Wall Street, mais qui inaugure au contraire une réconciliation de la créature avec le Créateur, une réintégration de l’aventure humaine au sein du Principe.

Pour affronter ces temps de crise, pour maintenir le cap salvateur, il fallait une boussole. Dominique Aubier nous l’offre sous les auspices de la science déchiffrée à la lumière de la kabbale.

Utilisons-la !

Panier
  • Aucun produit dans le panier.